« J’aimerais que tu prononces les mots que je ressens en toi. Il y a tellement de non-dits dans ce que tu dis que je pourrais écrire un livre dans le silence ».
Ces mots de Richard COHN résonnent très fortement en moi et résument parfaitement ce qui m’a amené à la psychogénéalogie : faire la lumière sur mon histoire au travers de celle de ma famille.
Je pourrais écrire un livre sur le silence, le monde des non-dits, des secrets, de l’inconscient, de leur transmission… et son pendant : l’envie d’aller voir au-delà, pour comprendre.
Psychogénéalogie : le monde du silence et des secrets
Très jeune, j’ai senti qu’il y avait énormément de sujets qui n’étaient pas abordées dans ma famille. Comme des grands blancs. Et il y en avait beaucoup !
Ce n’était même pas des sujets tabous, ça n’existait tout simplement pas.
Ou alors je sentais qu’on ne me disait pas tout.
Ou encore les divergences de points de vue sur une situation, chacun y allant de sa version… et certains se taisant, immanquablement.
Plus tard, confrontée à mes propres difficultés, je me suis posée beaucoup de questions sur ma famille, certains comportements, certains évènements dont j’avais entendu parler tout en sentant un certain flou. Et comme dirait l’autre, « quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup ! ».
J’ai éprouvé le besoin d’aller voir ce qu’il pouvait bien y avoir derrière tout ça. Alors je me suis formée en psychogénéalogie, et j’ai commencé à travailler sur mon propre arbre généalogique.
Je pressentais certaines choses, mais j’étais loin d’imaginer tout ce que j’allais découvrir, mettre en lumière… J’ai trouvé pas mal de loups !
Et ça continue encore maintenant, tant ce sont ma propre histoire et mon propre inconscient qui sont toujours en mouvement !
Décrypter le système familial et son fonctionnement
La psychogénéalogie, c’est évidemment bien plus large que les secrets !
Travailler sur les noms, les dates, les lieux, les évènements de vie, les maladies, les ruptures… permet de décrypter ce qui se joue dans le système familial.
Analyser les croyances de ce système, ses valeurs, tout ce qui se transmet de génération en génération apporte aussi un nouvel éclairage.
Qu’on le veuille ou non, nous faisons partie de ce système, nous baignons dedans dès notre conception.
Nous en sommes le fruit, que nous acceptions cette transmission ou que nous la rejetions de toute nos forces… consciemment ou inconsciemment.
Il y a l’histoire individuelle de chaque membre de la famille.
Celle, plus large, du groupe familial lui-même, avec ses héros, ses exclus…
Il y a l’histoire de l’environnement plus large, du groupe social.
Il y a l’histoire tout court, qui entre en collusion avec nos vies.
Toutes ces histoires sont racontées mais aussi interprétées, en fonction du filtre de celui qui parle ou que la famille a choisi.
Et puis il y a tout ce que l’on n’a jamais su, qu’on ne sait pas et qu’on ne saura jamais, parce que cela reste inaccessible. Et pourtant, une part de nous peut le percevoir, au moins sur un plan vibratoire.
L’inconscient est très fort pour ne pas voir, être dans le déni, surtout lorsque tout le système familial y contribue, parfois sur plusieurs générations.
Mais il est aussi très fort pour capter ce qui se cache au-delà des apparences, des mots, des silences : ce qui n’est pas dit, l’énergie, la vibration… « Tiens, là, il y a quelque chose de pas clair, je ne sais pas quoi mais je le sens ».
Remettre les personnes et les situations à leur juste place
C’est en regardant des photos de famille que j’ai appris que mon grand-père paternel avait eu des frères et sœurs.
Ces photos, je les ai regardées petite, et pourtant je n’ai jamais percuté. Plus tard, adulte, j’ai retrouvé les noms, les dates de naissance… et celles de leur décès. Deux frères de mon grand-père sont morts pendant la 1ère guerre mondiale, gazés dans les tranchées.
C’était là, en images, il y avait même des lettres du front… et pourtant ça n’existait pas.
Quatre personnes qui n’ont jamais été évoquées devant moi, par personne.
Ca peut sembler anecdotique, mais ça ne l’est pas. Ces personnes font partie de l’histoire de ma famille.
Faire ces recherches m’a permis de leur rendre leur place, et me resituent moi-même dans l’histoire de ma propre famille. C’est incroyablement émouvant de mettre des noms sur des photos.
Ca a été encore plus émouvant du côté de ma lignée maternelle, de mettre des noms sur des personnes dont je ne savais même pas qu’elles existaient. Pas d’histoires, pas de photos, pas de trace… donc pas d’existence.
Et, parfois, les documents viennent poser de nouvelles questions… Une date officielle qui ne colle pas avec les faites connus, une information qui vient semer le doute… et c’est reparti pour un tour !
La psychogénéalogie permet d’aller au-delà de l’histoire familiale telle qu’elle est racontée et transmise, secrets inclus… avec tous les filtres que cela implique.
De chercher dans toute cette ombre, dans tout ce qu’on ne sait pas et qui est pourtant toujours actif en nous. Pour faire la lumière et regarder notre histoire sous une autre perspective.
2 réflexions sur “Psychogénéalogie : un chemin pour faire la lumière sur son histoire”
Merci de ce mot à propos de la Psychogénéalogie, je réagis ici en partageant cette expérience vécue.
Il y a quelques années de cela, ma mère et moi-même avons retrouvé les traces d’un frère de ma grand-mère maternelle, il était devenu père de dix enfants, grand père, arrière grand père … Fils de mon arrière grand-père maternel . Ce dernier,après son premier mariage et les deux filles procréées qu’il eut avec Angèle, quitta le domicile en l’abandonnant blessé dans sa fierté d’homme cocufié, pour suivre une nouvelle vie. IL ne transmettra pas son nom patronyme aux enfants de ce nouveau couple, toutes et tous prirent le nom de leur mère. Il ne se maria pas à sa nouvelle compagne et vivra à ses côtés jusqu’à la fin.
Il resta dans l’anonymat pour ces deux premières filles de toute leur existence il ne les aura revu.
Quelle ne fut pas notre surprise de découvrir toute cette branche cachée de notre famille.
Pour l’instant nous n’envisageons pas d’organiser un banquet familiale car nous serions si nombreux …
Depuis je me questionne à propos de mes pressentis en lien avec les notions d’abandon, de rejet et le fait de ne pas être père.
Voilà je désirais témoigner de cette aventure
Merci d em’avoir lu
Fabrice.B
Bonjour Fabrice.
Oui, la vie peut nous amener ce genre de “surprise” ! Et souvent l’inconscient sait, sent, même si il n’a pas de preuves concrètes, parce que le transgénérationnel s’imprime et se transmet dans nos histoires personnelles… même si il n’est pas le seul facteur évidemment !
Belle journée