S’exprimer pleinement et librement : comment t’autoriser à passer de “tais-toi” à “je dis ce que j’ai à dire” ?

Tais-toi ! Qui n’a pas entendu cet ordre péremptoire qui nous demande de la fermer, formulé plus ou moins directement et subtilement ? 

Martelé régulièrement, cela se transforme en une injonction toxique qui va avoir des impacts très concrets : sur notre façon de nous comporter, de nous considérer nous-même et d’être en relation avec notre environnement.

Tais-toi, c’est saper la capacité de l’autre à s’exprimer au sens large, bien au-delà des mots et de la parole, tant nous nous exprimons et communiquons à chaque instant.
C’est aussi la couper d’elle-même et des autres, en la rabaissant et en sapant son estime et sa confiance en elle-même.

Je te propose de faire le tour de cette injonction pour comprendre ce qui se joue et ouvrir un chemin du « tais-toi » vers « je m’exprime pleinement et je dis ce que j’ai à dire » : oui c’est possible, et j’en suis l’incarnation concrète !

J’en explore moi-même les moindres recoins depuis un bon moment, et je rencontre encore trop souvent des femmes qui se sentent entravées dans leur authenticité et l’expression libre et entière d’elles-mêmes. 

  • Pour démarrer j’aborderais ce que « tais-toi » veut vraiment dire, de façon explicite et surtout implicite. Tout ce qui n’est pas dit et que tu intériorises.
  • Ensuite je te donnerais des exemples de la façon dont cela peut t’impacter concrètement et les stratégies que tu adoptes pour te conformer à cette demande.
  • Puis je t’inviterais à aller visiter l’autre côté de la médaille. Parce que tout n’est pas figé et qu’il est évidemment possible de s’épanouir et de créer des voies d’expression.
  • Pour finir je te proposerais un chemin pour te reconnecter à toi-même et, petit à petit, apprivoiser ton expression de toi-même et l’offrir au monde.

Tu préfères écouter la version audio ? 

Message explicite, message implicite : qu’est-ce qu’il y a derrière ce « tais-toi » ?

« Tais-toi » peut être formulé de plein de façons différentes.

Ne fais pas de bruit.
Ne sois pas spontanée.
Ne t’exprime pas, ne dis pas ce que tu penses. En tout cas pas trop, pas trop fort. Pas à certaines personnes, ou dans certaines situations.
Sois discrète et ne te fais pas remarquer.
Ne fais pas ton intéressante !
Ne dérange pas.
Tu n’as pas le droit de dire çà (et d’ailleurs celui qui dit ça aimerait peut-être bien aussi de t’interdire de le penser !)

Dans certaines situations ça peut être totalement justifié, de ne pas faire de bruit, d’être discrète. Ca peut même te rendre un sacré service ! Mais évidemment ce n’est pas de ça que je parle, tu l’as compris.

ll y a ce qui est dit clairement… associé au ton de la voix peut indiquer une menace, l’ennui, la colère… et en dit long. Et puis il y a le message subliminal derrière. Ce qui n’est pas dit ouvertement mais que l’inconscient capte très bien, et qui vient se graver profondément en nous quand c’est martelé encore et encore.

Tu ne comptes pas.
Tu n’as pas de valeur.
Tu n’es pas intéressante.
Tu ne sais pas, alors obéis, suis la voix des autres.
Tu déranges.

En résumé : tu n’as rien à dire et à offrir, donc ne t’exprime pas. Parce que si tu t’exprimes tu prends un risque et tu vas en payer le prix, quel qu’il soit.

Ca commence par les parents, la famille, et ça continue potentiellement avec l’école, l’environnement professionnel, le couple… C’est comme un cercle vicieux qui se renforce au fur et à mesure, et c’est parfois très insidieux.

Quels sont les effets sur ta vie, ton comportement et ta vision du monde ?

  • Ton entourage te considère peut-être comme timide, effacée, renfermée, et toi aussi d’ailleurs. C’est normal puisqu’on t’a demandé de me mettre en retrait.
  • Tu peux te trouver comme quelqu’un de « pas très intéressante », qui n’a rien à dire. Tu manques d’estime et de confiance en toi.
  • Tu ressens énormément de frustration à avoir du mal à entrer en contact avec les gens, à dire les choses et encore plus à parler de toi.
    Du coup ça reste à l’intérieur, ça s’accumule, jusqu’à exploser parfois ! Parce que t’exprimer n’est ni facile ni fluide. Tu peux osciller entre écouter et ne rien dire, ne plus pouvoir t’arrêter de parler, édulcorer ton discours et « parler cash » : quand ça sort, ça sort !
  • Tu envies les personnes qui s’expriment facilement, qui donnent leur avis, même quand on ne leur demande rien… En gros, les personnes qui agissent comme tu rêves de le faire et que tu ne t’autorises pas. Elles sont un véritable miroir de ce qui se passe en toi.
  • Tu peux être très à l’aise avec certaines personnes, dans certaines situations, et te retrouver quasi muette dans un contexte différent. Ta capacité à t’exprimer peut aussi varier en fonction de ton état intérieur, notamment si tu te sens très vulnérable. 

J’ai personnellement traversé toutes les situations que je viens d’évoquer, et elles se présentent parfois encore à moi.

J’ai travaillé en tant que responsable communication pour le compte de différentes entreprises. J’ai donc contribué à véhiculer leur message, mais toujours en restant dans l’ombre, au second plan.

J’ai aussi la méchante tendance à couper la parole à l’autre, comme si j’avais peur de ne pas avoir l’occasion de parler.
Je suis très vite intolérante aux bruits de voisinage. Et encore aujourd’hui, heureusement que j’ai des bras pour demander l’addition, parce que dans ce contexte ma voie ne porte pas.

Dans tous ces cas, comprendre le pourquoi m’a permis d’apprivoiser çà et d’en sourire.

Tu te reconnais peut-être dans certains de ces exemples, et tu peux identifier tes propres expériences.

Je t’invite à prendre un temps pour parcourir ton quotidien, remonter ton histoire, pour déceler toutes les fois où ce « tais-toi » est/était actif en toi. Qu’est-ce qu’il t’a empêché de faire, dire ? Comment est-ce qu’il se manifeste encore pour toi ?

Identifier ces situations et les stratégies que tu as mises en place pour t’adapter leur fait déjà perdre un peu du pouvoir qu’elles ont sur toi. Ca te permet aussi de te regarder autrement.

En fait tu n’es peut-être pas si timide, effacée et inintéressante que tu veux bien le croire. Par contre tu es peut-être réservée et tu as besoin d’être en confiance, avec toi et avec les autres, pour libérer ton expression, et c’est très différent !

Maintenant je t’invite à regarder le côté lumineux de « tais-toi », à partir de ma propre expérience

Parce que, contre toute attente…

  • J’ai développé un sens de l’écoute et de l’observation assez incroyables, et ce qui au départ était une stratégie pour me mettre en retrait est devenue une précieuse ressource autant dans mon activité que dans ma vie courante… à condition que je ne retourne pas dans mon travers pour me planquer quand la situation est trop inconfortable.
  • J’ai créé un blog, lancé mon podcast et une chaîne Youtube : non seulement je ne me tais pas mais en plus je me montre ! Parce qu’aujourd’hui je porte MA voix, je parle pour mon compte, haut et fort.
  • J’ai apprivoisé d’autres manières de porter ma voie et de montrer mes couleurs.
    J’adore écrire, dessiner, peindre, danser…. Bref, créer et m’exprimer de toutes les façons imaginables. J’ai la chance d’en avoir fait le cœur de mon activité et ça m’est aussi indispensable que respirer.
  • Chanter, jouer avec les sons, leurs vibrations est devenu une pratique quasi quotidienne. Quelque part entre expression de moi, soin, libération et régénération selon le moment.

Comme quoi il est toujours possible de faire quelque chose de ce que l’on a fait de toi, comme l’a dit Jean-Paul Sartre.

Je suis aussi celle qui fait la lumière sur les secrets et mets en mots l’indicible : l’inceste.
Je dis ce qui ne se dit pas, que personne ne veut voir et entendre.

Je suis celle qui n’accepte pas, jamais, qu’on lui dise « tu ne peux pas dire ça ».
Oh si je peux ! Bien sûr que j’en ai le droit, et j’en fais même un devoir dans certains cas.  
Ce n’est pas parce que l’autre en face de moi n’a pas envie d’entendre, que mon discours, ma position le gêne, le heurte, que je ne peux pas m’exprimer.

Et toi, qu’est-ce que tu as créé malgré tous tes empêchements ?

Là encore je t’invite à prendre du recul par rapport à ton expérience pour mettre en lumière tout ce que tu as déjà accompli et célébrer chaque pas.

Ranimer le feu et offrir ta plus belle expression au monde

« Tais-toi », c’est tuer à petit feu tes capacités d’expression, et donc ta vitalité, ce qui te relie aux autres et au monde.

Lui dire au revoir, c’est reprendre ton pouvoir, ta souveraineté, pour ranimer la flamme de vie et offrir ta plus belle qualité d’expression au monde en étant toi-même.

Et je suis le parfait exemple de ce qu’il est possible de se libérer de cette injonction et de porter sa voix… y compris pour ouvrir la voie à d’autres.

Ca n’a pas toujours été facile et fluide, ça ne l’est pas toujours aujourd’hui non plus, mais je suis émerveillée du chemin que j’ai parcouru et que je n’aurais jamais cru possible il y a encore quelques années.

Ca demande de revenir à toi, patiemment, de retrouver ton axe et ta vérité.

D’abord, sentir ce qui est juste pour toi, ce que tu penses, ce que tu veux et ce que tu ne veux pas.
D’identifier si ça dit oui, non, beurk, peut-être, je ne sais pas.
De faire le tri entre ce qui vient de toi et ce qui vient des autres, parce qu’à force d’écouter les autres il se pourrait bien que tu sois devenue une éponge.

Ensuite, assumer ton ressenti, toujours pour toi dans un premier temps.
Le pas d’après, c’est de l’assumer ouvertement, de l’exprimer sans te soucier du regard ou du jugement des autres, de savoir si ça va plaire ou pas, comment l’autre va réagir. Ca, ça le regarde ! 
Dans le respect de chacun évidemment, et aussi avec beaucoup de bienveillance pour toi-même.

Pardonne-toi tes maladresses, tes faux pas, tout ce que tu pourrais juger comme une erreur sur ton chemin. Parce qu’il y en aura, c’est à peu près sûr, et c’est ok.

Avance pas à pas, à ton rythme et à partir de là où tu en es.
C’est un apprentissage, et ça peut aussi être fun, surtout si tu suis ce qui t’attire !

  • Est-ce que tu es tentée plutôt par les mots, les sons, les couleurs, le mouvement ?
  • Est-ce que tu préfères démarrer seule ou plutôt soutenue par un groupe ?
  • Est-ce que tu as besoin d’aide ? Et si oui, vers qui peux-tu te tourner ? Une personne en qui tu as vraiment confiance, dans ton entourage, ou un professionnel
 

Qu’est-ce que tu peux mettre en place, là, tout de suite ?
Ton premier pas vers la reconquête de l’expression de toi-même ?

N’hésites pas à me le partager en m’écrivant ici : contact@elisabethsouriau.fr
Les déposer peut être un acte libérateur et faciliter ton engagement envers toi-même.

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