Si l’authenticité tient une telle place dans ma vie, c’est peut-être que j’ai senti très tôt que mon environnement me demandait exactement le contraire : ne pas être moi-même.
Sois une gentille petite fille...
Etre une gentille petite fille, ne pas trop faire de vague, me fondre dans le paysage et gommer tout ce qui faisait ma spécificité. Un quotidien de « faire plaisir à » et « faire comme si… ». Faire, surtout ne pas être. Je précise que j’étais une enfant vive, comme tous les enfants, mais pas spécialement difficile.
Et la petite fille qui voulait être aimée a obéi, au moins en partie.
En partie seulement, parce qu’en observant ce petit monde, je me suis rendue que quelque chose clochait. Qu’il y avait quelque chose d’incohérent.
Adolescence : rien ne va plus !
C’est à l’adolescence que mon authenticité s’est forgée. Je passais pour une originale. Pas assez dans la norme.
Trop intello, à lire des auteurs « pas de mon âge ».
Trop décalée, à écouter des groupes qui ne faisaient pas partie du paysage de mes proches.
Trop bizarre, à aimer des films d’auteur et à ne trouver aucun plaisir dans les blockbusters de l’époque.
En fait je n’étais trop « rien du tout » ! J’avais tout simplement des goûts différents et surtout plus affirmés que la plupart des personnes de mon entourage.
Et, surtout, j’ai pris conscience qu’agir contre ma sensibilité revenait à me trahir. J’ai donc commencé à prendre mes distances avec tout ce qui ne me convenait pas, tant dans le cadre familial qu’avec mes copains / copines.
Aime qui tu es !
Je suis quelqu’un de passionné, j’aime les univers singuliers. Ceux qui demandent parfois un temps pour être apprivoisés et dévoiler leur beauté et leur profondeur.
J’ai une certaine faculté pour détecter les personnes qui ne sont pas alignées, qui se fabriquent un masque ou qui mentent carrément, à eux-même ou aux autres. Comme un radar interne qui m’envoie des signaux : bip, bip, attention, là ça cloche !
Je n’aime rien tant que les artistes qui développent un langage bien à eux et m’embarquent dans leur imaginaire. Ce n’est souvent pas les plus connus, mais c’est pour leur authenticité et leur intégrité que je les apprécie et les respecte.
La mode n’a pas d’effet sur eux. Ils créent au plus près d’eux-mêmes, se réinventent sans cesse et ça me touche énormément. Je vois mal Leonard Cohen, Neil Young, Nick Cave ou PJ Harvey se mettre à la dernière tendance du moment (rien que d’y penser… non, je n’imagine même pas !).
Envie d’en savoir plus sur moi ? Je vous dis tout ici, ou presque !
Ma vision de l'authenticité
Elle est pour moi l’aptitude à être connectée à moi-même, à mon ressenti, à mes besoins, mes désirs, à mes goûts. Et à l’exprimer.
Cette authenticité m’a sauvé ! Sans elle, je me serais définitivement perdue et je serais morte à petit feu, coupée de ce qui me fait vibrer et fondue dans la masse.
Etre authentique…
C’est descendre dans mes profondeurs pour accueillir et honorer ma vérité.
C’est agir au plus juste de cette vérité, sans me renier, et dans le respect de l’autre.
C’est construire mon propre chemin, très personnel, et accepter de ne pas entrer dans des cases.
Etre authentique…
Ce n’est pas jeter ma vérité au visage de l’autre, tout dire, tout le temps.
Ce n’est pas me faire violence en acceptant des choses inacceptables, qui ne me correspondent pas ou dont je n’ai pas envie.
Ce n’est pas rechercher l’originalité à tout prix.
Etre authentique, c'est être moi, tout simplement
Et si ce n’est pas toujours simple, tant certains environnements font tout pour nous fondre dans un moule !
C’est accepter de se sentir parfois parfaitement aligné(e) et puissant(e) dans l’incarnation de sa propre vérité, et d’autres fois de se sentir à nu et totalement vulnérable. C’est un retour à l’essentiel et à la simplicité.
C’est accepter parfois d’être seul(e), de se sentir incompris(e), rejeté(e).
C’est dire oui quand c’est oui et non quand c’est non.
C’est aussi faire plaisir à l’autre, consciemment, simplement parce que ça me fait vraiment plaisir, et pas pour « me vendre » à l’autre.
Pour moi, être authentique, c’est être en contact avec mes tripes, avec « ce qui me bouge » et l’incarner au quotidien.