Du bon usage des crises

Crise : du grec « crisis » : nécessité de discerner, de faire un choix.

La crise est une alerte, un signal fort que quelque chose ne va pas dans une situation et que nous devons y apporter une modification : soit pour rétablir l’équilibre, soit pour sortir complètement de ce qui n’a plus lieu d’être. 

Avec la crise, plus question de « faire comme si » !

Si nous avons besoin de cette alerte, c’est justement que sans elle, nous continuerions notre chemin comme si de rien n’était. Peut-être serions-nous simplement gênés par quelques signaux « faibles » … dont nous ne tenons bien souvent pas compte : symptômes physiques, fatigue, stress, état dépressif…, et qui rejaillissent sur nos relations.

En fait, nous avons une faculté incroyable à nous accommoder de tout un tas de comportements et situations parfois franchement désagréables, mais quand même supportables… tout simplement pour ne pas changer. Au moins, nous sommes en terrain de connaissance. Alors que changer, c’est s’aventurer dans l’inconnu, avec la peur et le doute qui vont avec.

C’est quand la situation devient vraiment critique, parfois à la limite de l’intolérable, voir au-delà, que nous nous retrouvons au pied du mur : là, ce n’est pas vraiment plus possible !

« Aussi ai-je gagné la certitude que les catastrophes ne sont là que pour nous éviter le pire ».

Christiane SINGER – Du bon usage des crises

La crise est une opportunité

Elle porte en elle le germe d’un autre possible, plus équilibré et plus en phase avec nos valeurs, qui nous sommes et ce que nous souhaitons.

Alors, remercions-la ! Merci à cette loupe grossissante de nous mettre devant nos responsabilités : celle de voir la situation telle qu’elle est, débarrassée de nos excuses, rationalisations et autres contradictions, pour enfin agir en conséquence. Elle nous force à agir comme nous aurions dû le faire il y a souvent bien longtemps.

C’est pour notre plus grand bien… et c’est aussi extrêmement désagréable !

A moins que nous ne soyons à l’écoute de notre ressenti et que nous en tenions compte avant d’atteindre nos limites. Parfois (souvent ?), il faut avoir franchi la ligne et craqué une fois pour s’en rendre compte et savoir prendre, enfin, le recul nécessaire. C’est peut-être ça, la sagesse de l’expérience.

Mon expérience personnelle de la crise

Croyez-moi, je sais de quoi je parle ! J’ai vécu plusieurs crises, à des niveaux divers.

Je suis notamment restée enfermée dans un travail qui n’avais aucun sens pour moi, pendant très, très longtemps, en sachant pertinemment que j’avais envie de faire autre chose.
Et pourtant, je suis restée de longues années… et en me plaignant en plus ! C’était plus facile pour moi de me placer comme victime du système “entreprise” (que je ne cautionne pas, entendons-nous bien), plutôt que de décider d’avancer et de changer ma situation.

C’est un évènement personnel qui m’a servi d’électrochoc : accompagner la fin de vie de ma mère, voir sa souffrance morale et psychologique, m’a fait comprendre que j’étais vraiment en train de passer à côté de ma vie. Je le savais déjà, mais la vie s’est chargée de me mettre les “points sur les i”.

A ce stade, je ne pouvais plus fermer les yeux et continuer à faire comme si. Je suis donc passée à l’action, me suis engagée dans une formation et ai quitté mon entreprise le moment venu pour créer mes accompagnements créatifs.

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2 réflexions sur “Du bon usage des crises”

  1. Marie des Champs et des bois

    Ces pierres que nous recevons au moment où on s’y attend le moins sont aussi des révélateurs qui nous obligent à nous poser des questions et souvent les bonnes !
    Que n’ai je pas compris dans ma façon d’être ou d’aider ?
    Comment est-ce que je perçois ceux que j’aime ?
    Si je n’attends rien en retour , n’est-il pas temps d’arrêter de me croire nécessaire et de m’occuper d’abord de mon bien-être avant celui des autres?
    Aujourd’hui, je comprends mes erreurs .
    Et si j’ai demandé pardon sincèrement , je ne suis pas crue, peut-être est-ce à l’autre de s’interroger sur sa capacité à pardonner.
    Néanmoins, je continue à trouver la vie formidable et je pense que le covid-19 a une raison d’être.
    Quand il y a le feu dans des forêts et malgré la tristesse que cela génère on sait que plus tard la nature reprendra le dessus. Elle l’a toujours fait.
    Quand un Ouragan dévaste un pays, on sait que malgré les morts et la destruction l’eau finira par se retirer et le soleil viendra sécher les rues inondées.
    L’homme reconstruira des maisons différentes plus en accord avec le climat qui change.
    Quand un tremblement de terre dévaste une région déshéritée, les villages sont déplacés vers des zones moins dangereuses.
    Et dans tous les cas c’est la solidarité vient nous faire prendre conscience de notre vulnérabilité et nous invite à l’humilité.
    Pourquoi courir après des tests qui ne servent qu’à créer plus d’angoisse , puisqu’ils ne sauvent personne.
    Le virus doit faire son travail de “nettoyage” et aussi choquante que puisse être l’expression , il est aussi révélateur de notre incapacité à entendre que la mort fait aussi partie de la vie et que nous sommes conservateur au point d’en oublier cette réalité…

    1. Elisabeth Souriau

      Oui, tout évènement a une bonne raison d’être et porte un message. Et notre façon d’agir, ou de ré-agir, dépend du regard que nous portons dessus et de notre capacité à nous questionner, jusqu’à parfois devoir nous remettre en question. En ce sens c’est une vraie opportunité, même si le passage peut être vraiment difficile.

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