En matière de gestion des émotions, la colère est certainement celle qui est la moins acceptée socialement.
Alors, vaut-il mieux l’exprimer ou la réprimer ? Comment travailler avec elle, pour comprendre ce qu’elle vient nous dire?
Gestion des émotions : perception de la colère
Les personnes qui se mettent en colère « ne savent pas se maîtriser », elles « pètent un câble » apparemment pour rien, puisque les autres ne réagissent pas.
De là à les qualifier d’emmerdeuses, voir à carrément les accuser de violence… C’est souvent très condescendant, car nous ne connaissons pas la réalité intérieure de l’autre, son vécu et son ressenti.
La colère fait peur. Nos sociétés préfèrent les personnes qui ne font pas de vague. Peu importe ce qu’elles ressentent, tant qu’elles le gardent pour elles.
D’ailleurs beaucoup d’entre nous ne sont pas à l’aise avec leur propre colère, jusqu’à ne pas la percevoir.
Ne pas confondre colère et violence
En quoi le fait d’exprimer sa colère de façon respectueuse est-il violent ? « Je suis en colère parce que je ne me sens pas respecté lorsque tu agis de cette façon. Je ne suis pas d’accord ».
Où est la violence ?
J’ai parfaitement le droit de ne pas être d’accord, et personne ne peut contester mon ressenti ! C’est le mien, point barre. L’autre est libre de ne pas accepter mon point de vue et d’agir comme il le souhaite. Mais au moins je me suis exprimé et ai ouvert un espace d’échange potentiel.
Gestion des émotions : est-ce qu’il vaut mieux se taire ?
Pour moi, la vraie violence est de ne pas exprimer sa colère. Violence contre moi-même, parce que je ne m’autorise pas à exprimer ce qui se passe pour moi. Soit je n’ose pas, soit je préfère épargner l’autre, ou j’ai peur de sa réaction.
Il se peut même que je sois totalement déconnecté de ma colère. Je pose un voile sur mon ressenti et me coupe d’une part de moi. A terme, le prix à payer sera élevé. Je vais accumuler de de la frustration et du ressentiment, contre moi et contre l’autre.
Cette énergie accumulée en moi risque bien de sortir un jour sous la forme d’une véritable irruption volcanique, dont personne ne sortira indemne.
Exprimer sa colère est une marque de respect et de confiance
D’abord le respect de moi-même, parce que je m’autorise à dire ma réalité. Je suis acteur et je prends la main sur cette colère, au lieu de la laisser me ronger de l’intérieur.
Respect de l’autre aussi, que je pense capable d’accueillir mon émotion, ma réalité du moment.
M’exprimer, c’est le point de départ d’autre chose, l’opportunité d’échanger pour construire, si possible, une relation plus « écologique » pour chacun.
Comment explorer la colère de façon créative ?
Cette colère qui monte en vous a quelque chose à vous dire. Elle vous signale que quelque chose ne fonctionne pas, n’est pas équilibré.
Lorsque vous la sentez monter, et si vous craignez d’être submergé, prenez un peu de recul pour éviter l’explosion. Respirez, bougez, sortez, allez marcher pour faire le calme, avant de vous exprimer de manière respectueuse. Il n’y a aucune honte à se sentir débordé par une émotion, simplement essayez de prendre les devants !
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